Maths et poésie – Mathématiques de Jules Supervielle

Mathématiques

Quarante enfants dans une salle,
Un tableau noir et son triangle.
Un grand cercle hésitant et sourd
Son centre bat comme un tambour.

Des lettres sans mots ni patrie
Dans une attente endolorie.

Le parapet dur d’un trapèze,
Une voix qui s’élève et s’apaise
Et le problème furieux
Se tortille et se mord la queue.

La mâchoire d’un angle s’ouvre.
Est-ce une chienne ?

Est-ce une louve ?
Et tous les chiffres de la terre,
Tous ces insectes qui défont
Et qui refont leur fourmilière
Sous les yeux fixes des garçons.

Jules Supervielle

Groupe mathématiques 92